Waiting for Clara
- Isabelle Druet, mezzo-soprano
- Julien Hervé, clarinette
- Jean-Hisanori Sugitani, piano
- Pierre-Marc Vernaudon, alto
Waiting for Clara réunit deux compositeurs liés par une profonde estime – Robert Schumann et Johannes Brahms, de vingt-trois ans son cadet – ainsi que Clara Schumann, épouse du premier et elle aussi compositrice, dont la relation épistolaire entretenue avec le second témoigne de la grande influence qu’elle avait sur lui.
Si les musiques de Johannes Brahms et de Robert Schumann sont souvent associées au concert comme au disque, c’est pour la complémentarité des affects qui s’en dégage : au romantisme tourmenté de Schumann s’oppose souvent la sérénité et la sagesse de Brahms. Clara Schumann, grande inspiratrice des deux hommes et dont le catalogue compte une quarantaine d’œuvres, s’inscrit dans cette même veine esthétique d’un romantisme lyrique, rejoignant les rares femmes compositrices du XIXe siècle passées à la postérité.
J’ai voulu réunir dans cet album, autour de mes amis et partenaires chambristes, des pièces déjà inscrites au panthéon du répertoire de la clarinette romantique, au côté de transcriptions d’œuvres que j’ai toujours rêvé de jouer. Ainsi, les deux Lieder op.91 de Brahms composés pour mezzo-soprano, alto et piano, mais dont l’atmosphère feutrée et intime se prête parfaitement au timbre de la clarinette de basset qui remplace ici l’alto – instrument par ailleurs délaissé depuis la mort de Mozart –, m’ont hanté depuis la première écoute.
Les Trois romances pour violon et piano op. 22 de Clara Schumann, transcrites ici pour clarinette en si bémol, illustrent quant à elles parfaitement les derniers moments de bonheur que vécut le couple Schumann.
La douceur qui émane des œuvres de Clara Schumann et Johannes Brahms réunies sur ce disque agit ainsi presque comme un baume en contraste des Märchenerzählungen op.132 (littéralement, les Contes de Fées) et Fantasiestücke op.73 de Robert Schumann, qui transpirent d’une énergie animée et exaltée.
Enfin, en guise de dernière douceur concédée à Clara, Jean Sugitani - pianiste avec qui j’ai le plaisir de partager la scène depuis de nombreuses années – a transcrit le célèbre Wiegenlied op.49 n°4 de Brahms, donnant ainsi l’opportunité aux quatre interprètes de ce disque de se réunir le temps d’une berceuse.
Julien Hervé
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